Autrefois, les écrivains gardaient un chat près d'eux pour empêcher que les souris
ne dévorent leurs oeuvres, au sens premier du mot. Depuis, l'écran a remplacé le
papier, mais le chat est resté. Pourquoi partirait-il puisque les amoureux des livres
et de l'écriture l'adorent - comme on adore une idole.
Baudelaire, bien sûr, mais aussi Eluard, Mallarmé, La Fontaine, Colette, Queneau,
Boris Vian... Leurs poèmes expriment à la fois sensualité, crainte, envie, tendresse,
horreur parfois, ironie souvent. Chacun d'entre eux est une histoire en soi.
Sans bouger de chez lui, le Chat a conquis le monde. Poètes japonais, peintres
chinois et conteurs africains l'ont observé du même oeil fasciné et perplexe que
nos écrivains d'Occident. Leur pinceau agile, leur langue concise conviennent
bien aux lignes souples de la divinité familière. Un dessin à l'encre noyée, un
haïku de deux demi-lignes... et voilà le dieu saisi ou croqué mieux qu'en une
élégie de trois pages, comme prisonnier d'un filet à papillons. D'ailleurs, n'est-ce
pas un sage chinois qui a trouvé le secret de son origine : «Dieu a créé le chat pour
que l'homme puisse caresser le tigre.» ?
Caressez donc le tigre... et savourez ce don du ciel.
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