Il est des livres qui, par la richesse des
liens qu'ils savent créer et la beauté
ciselée de leur écriture, prennent dès
la première lecture la dimension d'un
classique. Tel est le cas du chef-d'oeuvre
de Wang Anyi, Le Chant des regrets
éternels.
Ce roman est tout entier traversé par
la palpitation d'une ville, la mythique
Shanghai, dont le destin se trouve
intimement lié à celui d'une femme :
Wang Ts'iyao, au prénom évocateur,
«Pure Jade». Reine de beauté dans
le flamboiement d'un Shanghai qui
connaît avant 1949 ses dernières années
de liberté, partageant une passion cachée
avec un notable politique, elle doit se
réfugier ensuite dans une des «fissures du
monde», alors que la nuit de la Révolution
culturelle s'est abattue sur la cité autrefois
lumineuse. Lorsque Shanghai renaît, à
l'aube des années 1980, est-il encore temps
pour Ts'iyao de rattraper les jours enfuis ?
Nul mieux que Wang Anyi ne sait tisser
des liens bruissants de vie et d'échos entre
la petite et la grande histoire, et donner
ainsi valeur d'emblème aux mille nuances
et frissons d'une âme féminine déchirée
par la nostalgie de ses rêves évanouis.
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