Le cerveau reptilien
Sur la popularité d'une erreur scientifique
« Chacun sait que la publicité cible prioritairement notre cerveau reptilien. » L'affirmation issue des colonnes d'un grand quotidien français témoigne du succès de la notion proposée par le neuroscientifique Paul D. MacLean au tournant des années 1960. Elle s'inscrit dans une théorie générale du cerveau qui rapporte à une part archaïque de notre héritage évolutif un ensemble d'attitudes « primaires » : instinct sexuel, défense du territoire, agressivité...
Vite considéré comme erroné, puis obsolète, sur le plan scientifique, le « cerveau reptilien » n'en a pas moins connu une formidable carrière sociale - d'Arthur Koestler à Michel Onfray, en passant par Alain Resnais et les multiples livres ou formations de développement personnel qui nous incitent à accepter le « crocodile » dissimulé en nous.
Pourquoi et comment se diffuse une théorie fausse ? Le « cerveau reptilien » permet d'interroger la diffusion des savoirs dans la culture et les rapports entre science et société.
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