Lausanne a dénombré plusieurs cercles que fréquentaient, sous le régime bernois puis au XIXe siècle, les notables de la Ville et du Canton : l'Abbaye de l'Arc, les Cercles de la Rue de Bourg, de la Palud, de l'Espérance, du Commerce. Ce dernier fut fondé en 1799, dix ans avant le Cercle littéraire ; les deux avaient pignon sur la Place Saint-François et ont fusionné en 1850. C'est à l'occasion du bicentenaire du Cercle littéraire, en 2019, que les archives du Cercle du Commerce ont été exhumées et inventoriées, rendant ainsi possible l'histoire que raconte ce livre. Malgré la richesse de cette documentation inédite, on ne connaît pas bien les motifs des fondateurs et il n'est pas toujours aisé de relier ce nouveau lieu de convivialité à l'histoire assez mouvementée de la Ville ou du Canton. Toutefois, ce qui autorise à faire du Cercle du Commerce un des hauts lieux de la vie politique, c'est la présence parmi ses membres et aux côtés de plusieurs commerçants (dont Jacob Francillon-Mercier) de grandes personnalités comme Jules Muret, Henri Monod, Philippe Secretan, Charles-Marc Secretan, Georges Boisot, Louis-Scipion Gay, qui lui succéda à la Chancellerie. Le salon, les parties de billard ou d'autres jeux, le commentaire des nouvelles que les journaux fournissaient à ses membres, et la présence de quelques députés pendant les sessions du Grand Conseil favorisaient les échanges dans une ambiance plutôt feutrée et conviviale. Le livre se penche aussi sur des aspects plus concrets : l'organisation, la direction, les règlements très stricts, les tracasseries avec les concierges successifs, les comptes et les finances, etc. Se manifestent de la sorte bien des aspects peu connus de la vie quotidienne locale.
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