À la différence des bases de lancement comme Hammaguir en Algérie ou Kourou en Guyane, le Centre spatial de Toulouse (CST) est un complexe technique et industriel d'où ne partent ni satellites, ni spationautes. Cette absence de rapport direct au voyage dans l'Espace laisse l'histoire de ce site dans une pénombre narrative et médiatique que le plasticien Benoît Géhanne, l'écrivain Éric Pessan et la géographe Isabelle Sourbès-Verger, membres du Groupe de recherches artistiques et culturelles sur l'Espace [Grace], tentent d'éclaircir.
L'implantation de cette structure dans la région toulousaine offre l'un des premiers exemples du déploiement, dans les années 1960, de la politique de décentralisation visant à rééquilibrer le développement économique du territoire national. La décision du transfert du jeune Centre national d'études spatiales, créé en 1961, est prise la même année que la création de la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'action régionale [DATAR], en 1963. Le CST devient la clé de voûte de la construction d'un complexe aérospatial réunissant sur un même terrain écoles, laboratoires de recherche et industries. Ce déménagement concerne autant l'histoire administrative et politique française que celle du développement de l'activité spatiale et de la collaboration internationale dans ce domaine.
Les membres du Grace ont exploré pendant un an les archives de la création du Centre spatial de Toulouse. L'histoire de ceux qui ont participé, subi ou contribué à ce projet, en partie lisible dans ces documents, est ici mise en évidence par le croisement des points de vue et des disciplines. En portant leur attention sur l'aventure humaine et quotidienne de la création de ce site spatial, les auteurs en proposent une approche artistique et sensible.
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