La publication du Bavard (1946) de Louis-René des Forêt a suscité de la part de Maurice Blanchot une lecture décisive : le narrateur parle en vain, son discours est une simple parlerie. Le langage pense pour lui. Mais si libre et scrupuleuse que l'écriture veille à être à l'égard de la personne, elle achoppe à tout dire, à ce qui pourrait mettre fin à sa poursuite verbale. L'écrivain se doit d'occuper un centre de gravité où ce qui se dit évoque ce qui ne peut l'être ; ce qui se dit est le murmure de ce qui ne peut pas l'être.
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