Le cauchemar de Jorge Mario
Gérard Lopez nous raconte un rêve, ou plutôt un cauchemar, dans lequel le Pape François est confronté à François d'Assise, le « Poverello », le Saint, pauvre parmi les pauvres, l'ami des animaux, le fondateur de l'ordre des Franciscains. Ce dialogue onirique est, en réalité, d'une érudition théologique remarquable, il pose des questions fondamentales sur l'Église, sur ses choix, ses prises de positions éthiques et, in fine, politiques, sur sa fidélité aux enseignements de l'Évangile, sur la vérité, au sens profond, de son discours. Et le « Poverello » interroge aussi la légitimité de Jorge Mario, qui, en prenant son nom, a pris le risque de lui être comparé et s'est donné le devoir d'être digne de son enseignement.
Gérard Lopez nous présente ce texte comme une « farce ». La farce véritable est en réalité cette nomination. Libre à chacun de suivre les opinions qui s'expriment dans ce dialogue nocturne, et pour tout dire, inquiétant. Mais l'on ne pourra contester l'actualité et la pertinence des questions que le « Poverello », pose à celui qui a la prétention de se réclamer de lui.
La « farce » de Gérard Lopez, érudite et d'une complexité théologique accessible à tous, nous offre une occasion, ludique, de nous interroger sur la place, l'image, la réalité éthique des religions, de la religion catholique en particulier, au regard de son message et de la façon dont ses « pasteurs » le vivent et le proclament.
Pierre Lassus
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