La Renaissance catholique qui suivit le concile de Trente est
justiciable de deux lectures historiques concomitantes. Elle
fut durcissement des structures, enrégimentement des
masses par un clergé mieux tenu en main, puissante entreprise
de catéchèse, et cela grâce à l'appui de l'État. Mais elle
fut aussi sainteté et piété. Ces deux aspects, qui peuvent
paraître contradictoires l'un avec l'autre, cohabitèrent en
réalité dans le vécu quotidien. Et si une christianisation
quantitativement importante résulta de l'action méthodique
de l'Église romaine, c'est parce que cette action fut qualitativement
doublée, appuyée, vivifiée de l'intérieur par des
trésors de dévouement, d'héroïsme, de charité, de spiritualité,
d'imagination créatrice.
Se pose toutefois la question des limites de la christianisation
ainsi réalisée entre l'arrivée de Luther sur la scène
historique et l'époque de la mort de Voltaire. À peine remis
de la secousse protestante, le catholicisme dut affronter le
choc des «Lumières».
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