Il y a cinquante ans, le 31 mai 1962, Adolf Eichmann était exécuté dans une
prison près de Tel-Aviv. Son procès fleuve, ouvert à Jérusalem un an auparavant,
le 11 avril 1961, a fait de lui le symbole même de la Shoah : nul plus
que lui n'est à ce point identifié à l'extermination des Juifs. Comment ce
personnage, que beaucoup se sont plu à présenter comme falot, dépourvu
d'intelligence, a-t-il pu devenir l'incarnation même du Crime ?
C'est en juriste que Claude Klein tente de répondre à la question par une
analyse de la conduite du procès, du jugement et, finalement, des polémiques
qui les ont accompagnés. Surtout, il les présente dans leur cadre israélien.
Le cas Eichmann apparaît dès lors sous un jour nouveau, l'auteur soulignant
à quel point il a contribué à façonner l'État d'Israël dans sa revendication à
représenter le peuple juif.
Au-delà, Claude Klein se demande si le procès Eichmann ne pourrait être
perçu comme un maillon d'une chaîne qui, de Nuremberg, mène au Tribunal
pénal international et à la compétence universelle. Une compétence qui,
par un curieux retournement de l'histoire, menace aujourd'hui de frapper
certains des dirigeants d'Israël lors de leurs déplacements à l'étranger en
raison de poursuites intentées contre eux dans plusieurs pays.
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