Le mathématicien André Weil rappelle dans son œuvre que certaines surfaces mathématiques connues en géométrie algébrique, les surfaces K3, ont été ainsi nommées d’après trois mathématiciens (Kummer, Kähler et Kodaira) et une montagne du Pakistan, le K2.
L’auteur du présent ouvrage a pris le prétexte de ce rapprochement pour réfléchir sur les mathématiques et la montagne, les variétés de Calabi-Yau, la théorie des cordes, la géométrie tropicale ou la recherche opérationnelle, domaines auxquels il introduit le lecteur sans qu’il s’en aperçoive ou presque.
Au fil de ce voyage au Karakoram (l’un des plus grands massifs montagneux de la planète avec l’Himalaya et ses glaciers), il en vient à s’interroger sur ce noble projet occidental, naguère encore défendu par Nietzsche ou par Daumal, mais auquel on a visiblement renoncé – qui consistait à chercher à s’élever : dans la pensée comme dans la vie.
Avec les forces fondamentales de la nature et la variabilité astronomique du climat, le cas du K2, montagne-limite et à peine accessible, est alors emblématique de ce qui échappe ou nous dépasse, dans la grande inversion de valeurs qui caractérise l’époque actuelle.
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