Le bonheur perdu des exclus
Après avoir analysé les conditions des négociations d'Évian, en mars 1962, auxquelles pieds-noirs et harkis n'ont jamais été associés et le contenu des accords sur lesquels ils n'ont pu s'exprimer, l'auteur explique leurs sentiments de frustration pour un processus dont ils ont été mis à l'écart. Il s'en est suivi un rejet pour des décisions débouchant sur un abandon immédiat et total de la souveraineté française, les excluant de cette terre où ils vivaient depuis des générations et qu'ils avaient contribué à développer depuis plus d'une centaine d'années.
Les réactions de ceux qui s'estimaient injustement exclus d'un pays où ils avaient leur place ont été souvent mal comprises et dénaturées ; elles ont contribué à déprécier dans une opinion publique mal informée, l'image des pieds-noirs et des harkis et à rendre leur exode particulièrement difficile.
À plusieurs reprises, des occasions se sont pourtant présentées pour réfléchir à des solutions qui auraient permis un transfert de souveraineté, s'il était inéluctable, tout en permettant le maintien des pieds-noirs sur place. À des moments cruciaux, il a manqué, dans les deux camps, des hommes capables d'envisager, dans l'intérêt général, une cohabitation apaisée de Français et d'Algériens sur un territoire commun. Pour cela, il aurait fallu donner ce qu'on ne pouvait refuser pour conserver l'essentiel de ce à quoi ont tenait.
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