Le bleu du lac. En remplaçant au pied levé Pogorelich dans une salle de concert londonienne, celle qui allait devenir la grande pianiste Viviane Craig ne se doutait pas qu'un défi bien plus difficile l'attendait.
Concertiste célébrée, elle vit depuis des années une passion secrète avec James Fletcher, critique musical charismatique - et boxeur à ses heures -, quand un appel lui apprend le décès brutal de son amant. Au bout du fil, l'exécuteur testamentaire, sans mesurer la portée de la requête posthume qu'il transmet, l'invite à jouer lors de la messe de funérailles.
Pendant le long trajet en métro qui va la conduire à l'église choisie par James, minutieux ordonnateur de la cérémonie, Viviane, stupéfiée d'avoir accepté sans réfléchir cette épreuve, laisse libre cours aux émotions qui l'assaillent. L'angoisse de ne pas parvenir à dissimuler son violent chagrin, voué lui aussi à la clandestinité, le ressac des souvenirs heureux, les confidences arrachées à l'homme énigmatique qu'était James, cohabitent en un fiévreux et hypnotique monologue intérieur, au fil des stations de la Piccadilly Line.
Beau chant d'adieu et vibrant hommage au pouvoir de la musique que ce nouveau roman, parfaitement maîtrisé, de Jean Mattern, subtil interprète du trouble amoureux et de la complexité des sentiments.
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