Faut pas croire qu'on passe sa vie à pleurer chez les Saulnier avec le grand « Colère », les Bensedrine ou les Tomassi. Copains de chantier, patrons, chiens, soif... Tant pis si le pain est dur, les factures impayées et les rêves oubliés.
Seul importe de se tenir à hauteur d'homme même et surtout quand nécessité fait loi. Colère et tous les autres vont posséder une richesse dont ils n'avaient pas idée, la solidarité. Cette histoire commence dans la rumeur montante d'une manif improbable tandis qu'un cri gros comme un coeur enfle et éclate : « Prolétaires de tous les pays... ». Celui de ce beau monde bat la chamade dans les pages de Gérard Lambert qui les soulève les unes après les autres au gré d'une plume précise et tenace.
Mais quand légèreté et humour soufflent en chemin un air brûlant c'est que l'auteur engagé cache avec habileté le poing dans sa poche... l'opinel... dans le saucisson.
Qu'il ne nous en veuille pas de le rapprocher d'illustres talents en mettant le sien à nu, incontestable et unique.
« Autour du chantier, sous le voile de givre qui couvrait leurs branches nues d'un manteau de diamants, les arbres s'en trouvaient tout ragaillardis. Deux oiseaux chantaient : l'un était un merle perché dans un néflier du sous-bois voisin ; l'autre, c'était Colère qui se donnait du coeur à l'ouvrage... Les portes du pénitencier bientôt vont se refermer... »
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