Le bar de l'Escadrille est le roman d'un métier, d'un homme et de plusieurs amours. L'homme, Jos Fornerod, est éditeur. Il est entré «dans le papier» comme on joue, comme on rêve. Il y a trouvé une magie brûlante et des chiffres glacés, la modestie et l'orgueil, l'amitié et les rivalités, des miracles, et au bout du compte, la fausseté des hommes. «Le plus beau métier du monde» ? En tout cas le plus dévorant, qui roule vie privée et secrets dans l'unique torrent de la vie professionnelle.
C'est aussi un roman polyphonique où les personnages prennent à tour de rôle la parole et racontent tel ou tel épisode ainsi qu'ils l'ont vécu : le tournage d'un film, un enterrement, l'élaboration d'un feuilleton de télévision, un complot financier. Voici Jos, entre fêtes et amertumes, sa femme Claude, la fidélité de sa vie, et une de «ses» romancières, Elisabeth, qui traîne tous les cœurs après soi. On y voit aussi des monstres sacrés au repos, une tragédie en montagne, la vie quotidienne d'une entreprise pas comme les autres.
François Nourissier ranime ici les années quatre-vingt, leurs passions, leurs sceptiques et leurs profiteurs, la peur des uns et l'espérance des autres. Roman de la frime et de la création, du mariage et du veuvage, de la réussite et de la dépossession. De la dépossession, surtout. Mais au bar de l'Escadrille on ne pleurniche pas quand un ami manque à l'appel. C'est du moins ce que disait, il y a déjà longtemps, une chanson, à laquelle le romancier a emprunté son titre...
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