La France a mal à sa puissance. Comme ses prédécesseurs et en dépit des évidences, Emmanuel Macron répète sans cesse que le pays, doté de l'arme nucléaire et fer de lance de l'Union européenne, joue toujours aux avant-postes de la première division mondiale.
Mais pour qui scrute le rayonnement de la France, son action diplomatique ou la conduite de ses opérations militaires extérieures, force est de reconnaître que ce n'est plus le cas.
Est-ce à dire que le pays de Richelieu, Louis XIV, Napoléon, Talleyrand, Clemenceau, de Gaulle, Mitterrand, hôte des Jeux olympiques d'été 2024, avec les projecteurs du monde entier braqués sur lui, est condamné à perdre son influence et son aura ?
« Regarder la France comme si on n'en était pas », écrivait Charles Péguy. C'est ce que nous avons fait en donnant la parole à ceux qui l'observent depuis l'étranger - Washington, Singapour, Bruxelles, Genève, Berlin, Londres, Varsovie, Ban- gui, Rabat, Athènes, New Delhi, Sáo Paulo... Leur regard confirme que le décalage entre le monde vu de la France et la France vue du monde n'a jamais été aussi grand. Et si l'orchestre cessait de jouer, à Paris, le bal des illusions ?
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