Il y a plus de cent vingt ans des skieurs traçaient les tout premiers sillons dans les neiges immaculées du massif des Vosges. Leur discrète apparition sur les cimes d'Alsace, de Lorraine et du Territoire de Belfort, changea du tout au tout l'approche de l'hiver. Ce fut l'ère des pionniers.
La physionomie des montagnes elles-mêmes s'en trouva bouleversée. On vit d'abord se construire des refuges, puis des stations. On vit des trains partir des villes et lâcher dans les gares des vallées, des escouades de skieurs qui gravirent les pentes skis aux pieds ou sur l'épaule pour s'adonner aux plaisirs de la glisse. On vit à la fin des années 1920 le ski alpin damer le pion au vieux patin norvégien et, à la fin des années 1930, un premier monte- pente se construire à la Schlucht. Ce fut le début d'une ère nouvelle dans les Vosges. Après-guerre et durant les Trente Glorieuses, la montagne vit se multiplier fils-neige, téléskis, et parfois télésièges, tandis que la voiture individuelle prenait le relais des autocars et des trains.
À cette ère des remontées mécaniques succédera à partir des années 1990 celle du doute. Certains sites abandonnent, d'autres s'entêtent et se renforcent, les premiers signes du réchauffement du climat apparaissent.
À travers témoignages, anecdotes, et documents, Grégoire Gauchet et Claude Kauffmann font le récit par le texte et par l'image d'une aventure hors du commun qui continue de s'écrire.
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