Véritable icône mondiale des loisirs, Las Vegas est généralement associée au
strass et aux paillettes du Strip, grand boulevard le long duquel se concentrent les
hôtels-casinos et les attractions touristiques. Dans les représentations collectives,
la ville se résume à une licence festive et des extravagances architecturales qui
font le bonheur des touristes. Ces images d'Épinal sont pourtant bien éloignées du
quotidien des deux millions d'habitants qui vivent et travaillent dans cette capitale
économique du Nevada.
Dans une approche croisant géographies sociale et culturelle, cet ouvrage étudie
l'urbanité et la citadinité végasiennes afin de déconstruire l'image monobloc de la
Las Vegas touristique. L'auteure identifie l'existence d'imaginaires touristiques qui
façonnent les représentations de Las Vegas dans l'opinion commune américaine
et qui sont un des facteurs explicatifs des jugements de valeur et des analyses
partisanes qui dominent les écrits, universitaires comme grand public, qui lui sont
consacrés. Ce travail de décryptage des discours produits sur Las Vegas constitue
la première étape d'un examen dépassionné de l'urbanité et de la citadinité
végasiennes. L'analyse met alors en évidence une tension fondamentale entre
la banalité urbaine et l'exceptionnalité qui résulte de la pratique légale des jeux
d'argent et de la spécialisation touristique. En s'appuyant sur une articulation entre
données quantitatives et entretiens qualitatifs auprès des habitants, une citadinité
de la déficience est identifiée, définie par la faiblesse des relations de voisinage et
du sentiment de communauté.
En déconstruisant l'image monobloc de Las Vegas, faite d'idées reçues et de
préjugés qui en brouillent l'appréhension, cet ouvrage propose de construire sa
légitimité urbaine et d'en faire un élément de réflexion pour l'appréhension de la
géographie urbaine américaine.
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