Cette recherche a pris forme avec l'ambition initiale de comparer le travail du métal à Alep dans les ateliers encore en place entre 2004 et 2009, avec les mêmes activités à d'autres époques en milieu urbain. La présente publication porte essentiellement sur le volet contemporain.
La métallurgie traditionnelle actuelle constitue un système d'éléments en interaction dans la ville : les auteurs croisent ici les aspects techniques (les processus de fabrication) et fonctionnels (l'organisation du travail dans l'atelier et les attitudes corporelles), avec une réflexion sur l'organisation générale de l'espace en rapport avec des considérations culturelles et sociales et avec le fonctionnement des pouvoirs urbains.
Cet ouvrage s'intéresse en premier lieu à des ateliers sis dans des souks anciens : forgerons, artisans du cuivre et du bronze, étameurs. Une des questions que pose cette activité porte sur les modes d'intégration de la nouveauté aux savoir-faire et aux fonctionnements hérités, par exemple sur les attitudes du travail et le rapport au sol : travailler assis au sol, assis sur un siège, debout ?
La fonderie de fer, d'acier, de fonte, plus moderne, se trouve dans des ateliers plus vastes, dans des zones d'activité officielles ou informelles en périphérie. Ces ateliers font partie d'une autre économie en développement. Le passage de la petite métallurgie traditionnelle du souk aux ateliers moyens semi-industrialisés, bien plus qu'un déplacement géographique, ne constitue-t-il pas un changement de nature ?
Les enquêtes menées par les auteurs à Alep avant 2011 ainsi que leurs photographies et illustrations, enregistrent des activités disparues dont les locaux situés près d'une ligne de front ont servi de champ de bataille et ont été pillés et détruits : leurs témoignages, présentés dans cet ouvrage, possèdent donc essentiellement une valeur patrimoniale.
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