L'art, le corps, le désir
Que cherche l'anthropologue ? Entre mille indices, il détecte les constantes, il guette l'écho des phénomènes qui traverse les époques et les pays, il met à jour dans les expressions singulières la part d'universel, il relie l'anecdotique au sacré, l'éphémère aux archétypes, il écoute le grand récit de l'espèce humaine non en une saga épique mais diffracté dans les paroles d'individus en quête d'eux-mêmes, en un mot, il est frère de tout homme. Jean-Olivier Majastre est de cette trempe, capable de nous révéler le dessous des cartes ou la face cachée du tableau. Parce qu'il travaille à l'échelle de l'espèce, l'anthropologue a l'humilité comme vertu principale et le temps comme outil. Il sait que ses avancées sont relatives, que le sable a toujours la propension de recouvrir les fouilles et qu'il en faudra d'autres, bien d'autres, pour poursuivre la route. Cheminements certes, mais appartenant à cette école d'humanité et d'infini respect du moindre détail. Plus que d'autres disciplines, parce que les récits sont autant sa matière première que les faits, l'anthropologie sait que la vérité et le mensonge sont cousins germains, et qu'entre les deux se glissent la réalité, la fiction, le vraisemblable et le crédible. Rien n'est vrai, rien n'est faux, tout doit être décrypté. Cette règle scientifique élémentaire est le sésame de Jean-Olivier Majastre. Sur ses pas, nous redécouvrons avec jubilation un monde fantastique et quotidien : le nôtre.
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