Les organisateurs d'expositions sont-ils des auteurs ? À quelles conditions le vandalisme peut-il devenir une performance d'art contemporain ? Comment les œuvres d'art illustrent-elles les déplacements entre singularité et universalité ? L'œuvre d'art peut-elle être considérée comme une information ou une opinion ? Qu'est ce que l'authenticité, et est-il vraiment nécessaire qu'un tableau ait été exécuté par son signataire ? Faut-il voir dans l'émission télévisée Loft Story une régression de la civilisation ou un progrès de l'authenticité ? Y a-t-il plus ou moins de censure en art aujourd'hui, et quels en sont les enjeux pour la démocratie ? À ces questions sont données ici deux catégories de réponses – juridiques et sociologiques – en même temps qu'une réflexion commune sur leurs convergences et leurs différences. Car ce livre relève d'un genre inédit : à la fois recueil d'articles, dialogue entre deux chercheurs et comparaison entre deux regards différents – celui du droit, celui de la sociologie – sur un même objet : l'art, et plus précisément le statut d'auteur et d'œuvre de l'esprit. Au-delà de ce qui distingue la démarche du juriste et du sociologue (par exemple la temporalité, le rapport à la norme, l'interactivité avec les acteurs), on voit ainsi s'élaborer, à partir de cas précis, une réflexion concrète sur quelques fondements anthropologiques du rapport à l'art dans notre société – dont émerge en particulier, toujours présente, la notion de personne.
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