Depuis quelques années, des expositions, des publications de qualité et l'annonce de
la création d'un grand musée à Paris ont accru l'intérêt du grand public pour l'art africain.
Pourtant, avant d'être intégré au patrimoine universel, cet art fut longtemps nié du
monde académique.
Il est vrai que l'art africain n'a été découvert que tardivement, au début du XXe siècle,
par quelques artistes et intellectuels tels que Picasso, Braque, Vlaminck, Derain ou
Apollinaire et il n'était alors apprécié que pour ses qualités sculpturales. Pourtant, les
objets africains ont été rapportés puis exposés dans les musées ethnographiques, créés
à la suite des expositions universelles, dès le début de la colonisation vers la seconde
moitié du XIXe siècle. Mais il fallut attendre les années 30 et les écrits d'auteurs tels que
Michel Leiris, les missions d'ethnologues et surtout le travail de terrain entrepris par
Marcel Griaule au Mali chez les Dogon, pour découvrir la dimension cachée - religieuse
ou sociale - de ces objets, pour leur redonner leur sens.
Cet ouvrage se propose de donner quelques clefs de lecture au public averti comme
au néophyte, abordant les grands thèmes de l'art africain : la fécondité, les dieux, les
symboles du pouvoir, la parole. À partir de douze oeuvres majeures, ce parcours permet
de présenter 150 illustrations environ d'objets provenant en majorité des collections
du musée du quai Branly, mais aussi d'autres collections publiques et privées dans
différents pays.
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