Peintre passionné par le cosmos, Lars Fredrikson parvient à enregistrer à la fois les sons et les traces graphiques des pluies d'atomes lucrétiennes. Tout est vertigineux dans cette œuvre. Les peintures à peu près vides de formes ont une très forte intensité produite par des frôlements, enfoncements, cloques, évènements furtifs. Ceux-ci subissent l'attraction-répulsion d'un centre vide qui semble reproduire les trous noirs du cosmos. Œuvre totale. Les peintures, les aquarelles, les sculptures, les « fax », les photographies, les sons se mêlent et s'équivalent. Lars Fredrikson nous enseigne, suivant en cela l'intuition visionnaire de Rimbaud, à « dérégler tous nos sens ». La vue doit devenir un organe de l'ouïe comme celle-ci de la vue. Les sculptures en inox sensibles à l'infini-dehors en recueillent les bruits dont l'écho déformé par les reliefs du métal devient une œuvre que l'artiste enregistre.
N'oublions pas la sensibilité tactile dont à tout moment témoignent la vue et l'ouïe et que les œuvres visuelles ou auditives excitent par leur surface lisse ou raboteuse, leur matière et celle de leurs pigments.
Lars Fredrikson rend compte du réel non dans son extension imagière vaine et illusionniste, mais dans ce qu'il a d'essentiel : sa présence, son intensité et son énergie.
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