" Donc, je me promène, et, naturellement, je rêve en me promenant. Si Paris, le soir, s'enroule de deuil, il rayonne le jour comme si l'enfan-tement de l'Histoire ne lui travaillait pas, à lui aussi, les tripes. Il y a dans les pas, le guet des yeux, l'ondulation des hanches, la grâce des cous, le choix des cravates et des écharpes, une allégresse quand même et le vœu de revivre. " L.-P. F.
Max Jacob le saluait comme "un grand ingénieur du rêve", Claudel qualifi ait son style de "jet de cocasserie splendide", Proust affi r-mait son "admirable talent" et Rilke le considérait comme l'une des plus belles plumes de son temps. Léon-Paul Fargue était à la fois aristocrate et artisan, individualiste et humaniste, vagabond ami du confort et farouchement anti-bourgeois.
De 1941 à 1943, au plus sombre des années noires, ce maître de la chronique poursuit son travail de mémorialiste amorcé depuis le mythique Piéton de Paris. Avec sa lanterne magique, il projette ses souvenirs et raconte les fi acres des boulevards, les causeries chez Mallarmé, la mode féminine, les impressionnistes ou la tendresse des soirs de printemps. Grâce à la fulgurance de ses images et à l'acrobatie de ses inventions, Fargue nous entraîne dans une fête où la rêverie intime se confond avec la vie réelle.
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