L'Angélie suivi de l'enfant d'août
J'ai grandi roulée sur les poitrines des chasseurs, j'ai dormi bercée dans la peau d'ours. J'ai joué jetée dans les marais entre les pattes des chiens, serrée entre les cuisses épaisses des femmes, entre les jambes des chevaux nains et les chemins de boue. Le cuir sanglait nos chevilles, fermait nos portes, se nouait à l'encolure des bêtes. Le cuir se mâchait le soir aux angles du feu. Le feu brûlait les pierres, les pierres chauffaient l'eau, l'eau épuisait le thé, et les chasseurs étouffaient les ours à mains nues. Ce monde avait du poids, ce monde avait de la rondeur et du sang, le goût du sommeil et de la marche, et celui des écorches aux genoux.
Mais vint un soir, où un de nos hommes, Zakis mon père, au retour de la chasse, jeta dans la poussière un étrange animal...
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