Analysant la musique, la littérature, et la peinture Afrofuturiste (Sun Ra, P-Funk, Wangechi Mutu), la confrontant aux enjeux contemporains de l’écologie et de la racialisation, ce livre montre comment l’Afrofuturisme peut nous soigner du triple rejet constitutif de l’Anthropocène. Premièrement, le rejet des non-humains, au profit d’un fétichisme de l’Humain qui sous-tend la Sixième extinction de masse des espèces. Deuxièmement, le rejet du cosmos, qui réduit la Terre à un espace confiné, détaché de l’univers. Troisièmement, le rejet de la personne Noire, car l’Anthropocène est un projet qui s’est fondé dans l’esclavage et la colonisation.
Ce que nous propose l’Afrofuturisme est une nouvelle image du cosmos, où la Terre serait reliée à la puissance du soleil comme à l’obscurité insondable de l’univers. Cette nouvelle relation au cosmos exige que nous changions la fonction de la technologie, qui n’est vue que comme source de possibilités – pouvoir maîtriser les forces terrestres, pouvoir contrôler les êtres humains, et pouvoir exploiter les non-humains. À ces possibilités écologiquement et socialement épuisantes, l’Afrofuturisme oppose un impossible majeur, une utopie para-humaine, alien, où la technologie devient une technique de l’imaginaire, jouant le rôle de médiation esthétique entre la Terre et les autres planètes, le passé et le futur, l’humain et ce qui lui demeure étranger.
Montrant les affinités entre la pensée à l’œuvre dans l’Afrofuturisme et la philosophie de Walter Benjamin, comparant l’Afrofuturisme à la théorie radicale de l’Afropessimisme et à l’utopie du cosmisme Russe, ce livre veut contribuer à diffuser le message de l’Ange Noir de l’Histoire : si nous voulons éviter l’effondrement écologique auquel l’économie racialisée nous destine, il nous faut une nouvelle révolution copernicienne.
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