Si Agrippa d’Aubigné représente pour la postérité l’auteur à contre-courant des Tragiques, il était reconnu par ses pairs comme l’un des poètes de la fin du siècle chantant l’amour ou maniant la satire dans l’esprit du temps. Les manuscrits conservés à Genève réunissent un ensemble remarquable de poèmes profanes dont certains connurent une diffusion autonome avant d’être pensés sur le tard comme un recueil répondant au nom de Printemps. Dans la continuité de l’édition critique du Printemps, parue en 2019, ce livre entend remettre à sa juste place un corpus encore méconnu, longtemps desservi par une publication parcellaire, étouffé par l’œuvre albinéenne elle-même et minoré, de surcroît, par une histoire littéraire frileuse. De la fabrique du recueil à celle du texte, des sociabilités littéraires aux modèles d’écriture, des identités féminines à la représentation de soi, de la fureur de l’amant au rire de l’auteur, il espère embrasser, dans sa diversité déconcertante, l’expression poétique de « l’amoureuse rage ».
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