Ce livre est une initiation aux auteurs monastiques du Moyen Âge. À lui seul, son titre en donne l'esprit et le ton, tout en sensibilité et en finesse : L'Amour des lettres et le Désir de Dieu. Et que dire de l'érudition, riche et discrète, que Jean Leclercq y déploie pour servir son lecteur.
Paru pour la première fois en 1957 aux Éditions du Cerf, cet ouvrage s'est imposé comme un classique par la solidité de son information et l'acuité de ses perceptions. Surtout peut-être par l'authenticité de l'attitude intellectuelle qu'il traduit : rigueur scientifique, goût pour un savoir ouvert sur les questions essentielles de l'existence humaine. Le secret de son actualité est là. Mais il y a plus, ainsi que le rappelait le pape Benoît XVI dans son discours au monde de la culture, à Paris, le 12 septembre 2008 :
« La recherche de Dieu requiert donc, intrinsèquement, une culture de la parole, ou, comme le disait Dom J. Leclercq : eschatologie et grammaire sont dans le monachisme occidental indissociables l'une de l'autre. Le désir de Dieu comprend l'amour des lettres, l'amour de la parole, son exploration dans toutes ses dimensions. Puisque, dans la parole biblique, Dieu est en chemin vers nous et nous vers Lui, [les moines] devaient apprendre à pénétrer le secret de la langue, à la comprendre dans sa structure et dans ses usages. Ainsi, en raison même de la recherche de Dieu, les sciences profanes, qui nous indiquent les chemins vers la langue, devenaient importantes... »
Comment mieux dire l'apport stimulant que l'ouvrage de Dom J. Leclercq peut encore faire aux problématiques contemporaines littéraires et philosophiques, théologiques et spirituelles.
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