Je sais bien que cela m'est doux,
Même si l'on prétend qu'il ne sied point
Qu'une dame courtise un chevalier
Et lui tienne longtemps de longs discours ;
Qui parle ainsi ne connaît pas la joie,
Car moi avant ma mort je prouverai
Que de prier me donne réconfort
Celui dont je reçois grande douleur.
Na Castelosa
Cet ouvrage, axé sur les trobairitz, moins connues que les troubadours, permettra au lecteur de se faire une idée d'une lyrique féminine qui, bien qu'à l'ombre de la production masculine, n'en est pas moins spécifique et originale.
Le fait remarquable pour l'époque est que les femmes (les femmes de la haute société, bien sûr) aient eu elles aussi accès à cet univers socio-poétique, somme toute assez clos, qu'était le monde troubadouresque ; qu'elles s'y soient intégrées en jouant tour à tour leur triple rôle : celui de domna dominatrice, de déesse poétiquement chantée et d'auditrice complaisante...
L'existence des trobairitz implique une certaine égalité, une parité (paratge) en amour : entre les sexes, entre les classes, entre les sentiments ; l'amant-poète quémandeur de merci (merci) devient le cavalier (chevalier) qu'elle peut, au moins symboliquement, tenir nu dans ses bras, comme le proclame la plus célèbre des trobairitz, la Comtesse de Die.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.