Les relations entre souverains sont-elles d'essence guerrière
? L'affrontement direct, le mode privilégié de règlement
des conflits ? Et, finalement, les expériences de rapprochement,
de simples trêves ? La plus longue période d'apaisement entre
les deux Grands du XVIe siècle, consécutive à la paix de Cateau-Cambrésis
(1559), apporte des réponses inattendues.
Avec le déclenchement des guerres de Religion, le rapport
de force entre les rois de France et d'Espagne, demeurés rivaux
pour la prééminence en Europe, devient nettement favorable
au second. Dans ce contexte instable se révèle également une
volonté mutuelle d'entretenir leur amitié. Lien politique et
social plus qu'affectif, elle est alors fondée sur l'entraide. Une
association dynastique, des efforts conjoints contre la Réforme
et le choix de trancher les différends à l'amiable ou de les éluder
en ont été les piliers.
Dans l'amitié réside toute la particularité de l'Europe des
princes : devant s'accorder avec l'intérêt de chacun, elle
n'adopte que la forme des rapports intimes et profonds exaltés
par Montaigne, tout en se distinguant fondamentalement de
la realpolitik contemporaine. Non seulement elle imprime sa
marque à l'ensemble des actes de la diplomatie, mais l'amitié
incarne aussi l'idéal des relations entre les souverains chrétiens,
voués à s'unir et à s'aimer.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.