Amiral, Juif et gaulliste à la fois : René Bloch (1923-2016) fut l'un des rares Français à pouvoir se prévaloir de ces trois « états ». Méconnu du grand public, ce polytechnicien bardé de diplômes et polyglotte, ingénieur général du Génie maritime, fut pourtant un artisan majeur des programmes de l'Aéronautique navale de l'après-guerre. Dans les années 1970, et jusqu'à son congédiement brutal par le premier gouvernement socialiste en 1981, il fut un acteur de premier plan de la « force de frappe » nucléaire, à la tête du centre d'essais des Landes, où étaient testés les missiles.
Issu d'une lignée de talmudistes, honoré du titre de haver, c'est-à-dire de « savant très pieux », il était un pur produit du judaïsme alsacien, synthèse de fidélité religieuse et de dévouement à l'État et à la République.
Gaulliste dès 1940, jeune officier de la 1re division de la France libre, il a pris part en 1944 à la campagne d'Italie et au débarquement de Provence. Proche de Pierre Messmer, il se vit gratifier du titre officieux de « vice-ministre » des Armées, quand celui-ci était à l'hôtel de Brienne. À l'image de ce dernier, il fut l'un des « derniers gaullistes ».
S'appuyant sur des archives inédites, cette première biographie retrace le parcours d'un homme qui paya son exigence au prix fort.
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