L'ambivalence du rock : entre subversion et suvbention
Le rock, et plus largement les « musiques amplifiées », connaissent depuis les années 80 un processus de légitimation artistique qui passe, en région, par l'institutionnalisation des lieux de la pratique musicale (locaux de répétition, salles de diffusion, studios d'enregistrement...). Ce processus d'institutionnalisation modifie profondément les structures et les pratiques d'encadrement de ces musiques (les modèles organisationnels), et par là, les pratiques musicales elles-mêmes et les représentations sociales qui leur sont associées. Pris entre des velléités de subversion et les nécessités de la subvention, entre une reconnaissance du champ politique et une reconnaissance des pairs, devant intégrer les formes organisationnelles et comportementales des institutions mais n'abandonnant pas tout d'eux-mêmes, les acteurs et leurs lieux se trouvent progressivement plongés dans une situation ambivalente. Aujourd'hui, la réponse à cette situation est à chercher du côté d'une hybridation des logiques d'action. Parce qu'un tel processus repose précisément sur la nature des relations qui se tissent entre acteurs de ces musiques et acteurs des institutions politico-administratives territoriales voués à la « culture », cette étude veut en outre contribuer à l'analyse plus générale des effets sociaux des politiques publiques sur les processus de reconnaissance des « musiques populaires », et ce, à travers l'élaboration de la notion d'« institutionnalisation ».
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