«Y'a pas d'printemps», «Un monsieur attendait» et «Sans vous» sont trois titres de chansons. Mais ce sont aussi les noms donnés à trois vestes fabriquées au début de l'année 1949 dans un atelier de prêt-à-porter de la rue de Turenne, à Paris.
Comme tout vêtement, les vestes, on le sait, sont faites pour être portées. Si leur histoire est ici racontée, c'est parce qu'il semble que ces trois vestes-là n'étaient pas faites pour ça.
Laissées-pour-compte, mais vivantes, serrées l'une contre l'autre, comme si elles avaient été désignées, laissées là, accrochées, à seule fin d'apprendre et transmettre l'histoire de ceux qui leur avaient donné le jour.
Veillant à n'être pas séparées, elles apprirent à écouter le moindre bruit que faisait la vie: les murmures et les éclats de voix, les histoires de guerre et les recettes de cuisine, les histoires de bal du dimanche et les histoires de ciel bleu.
Elles furent témoins de passion et de haines, d'illusions, de déceptions.
Elles connurent la tristesse, l'anxiété, les désespoirs. Elles apprirent encore la clairvoyance, l'ironie, la patience, la tranquillité et la joie. Et le chagrin. Et l'indignation...
Alors, fallait-il qu'un corps les habite pour exister?
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