Dans une création littéraire souvent marquée par la mélancolie et la détresse de vivre, ce nouveau roman, L'aile du temps, apparaît comme un des plus toniques de son auteur. C'est un livre solaire, à l'image du héros mythique qui en est le coeur, l'aviateur Pacha Blacerhi, lequel, à l'encontre de tous les usages, ne s'envolait au combat qu'en décollant face au soleil, dans l'éblouissement. Et cette folie généreuse, qu'on retrouve chez tant d'aviateurs de la Première Guerre, enflamme tous les personnages – mécanicien, tailleur, restaurateur, encadreur de tableaux, boulanger, etc. – qui s'emploient à perpétrer le souvenir de Pacha, et rythme un récit qui, à chaque page, smeble se réinventer.
C'est encore au soleil, en un sens, que se confronte le personnage principal, Anton Mendalek. Ce peintre, riche et honoré, a rejoint la suffocante contrée balkanique sur la suggestion d'Anghela, veuve de l'aviateur. Celle-ci souhaite s'assurer des dispositions picturales de sa fille. La beauté lumineuse d'Helena, qu'Anton tente de capter en en faisant le portrait, va mettre en déroute les artifices de son art et son propre personnage. À travers Helena et la légende de son père, tout au long d'un fol été partagé avec ces êtres hauts en couleur qu'il a rassemblé autour du nom de l'aviateur défunt, Anton, peu à peu, retrouve l'éblouissement premier qui a embrassé sa jeunesse et dont son oeuvre, trop habile, avait perdu le secret. Le temps n'est plus désormais un monstre irrattrapable : il suffit de l'habiter et de se laisser porter sur son aile...
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