C'est parce que je possède depuis toujours une
«bibliothèque curieuse», où j'ai mis les pièces les
plus singulières de la langue fran-çaise, de la
Renaissance à nos jours (on y trouve, par exemple, l'édition
originale des Jeux de l'inconnu du comte de Cramail,
celle du Manifeste de la luxure de Valentine de Saint-Point,
petite-fille de Lamartine) que je m'intéresse à Odile
Cohen-Abbas et que je placerai L'Agneau de chambre sur le
rayonnage des auteurs les plus curieux de notre temps.
Pensez donc ! Son héroïne Lia, fécondée par un rayon de
soleil, qui accouche de Got, l'homme universel ! Les
démêlés de Lia avec une Chimère emplumée qui lui
commande des missions impossibles d'amour ! L'étonnante
entreprise de charité sexuelle qui porte Lia à prendre
pour amants des hommes misérables qu'elle veut sauver
du désespoir (plus forte que sainte Nafissa qui, à Rome,
offrit son corps en aumône aux bateliers du Pô).
Le combat de Lia avec des statues qui s'animent
dans un jardin, sa rencontre finale avec l'enfant miraculeux
qui exauce enfin son désir de plénitude amoureuse
! On ne saurait écrire mieux et pire tout à la fois. Je
laisse aux critiques le soin de souligner les beautés de
style de cette femme de qualité. Moi, l'amateur de
curiosités littéraires, je me contente de dire que sous
cette optique il n'y en a pas de plus sensationnelle cette
année que L'Agneau de chambre.
César Birène
Simple lettré et bibliophile
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