Dans les années 1890, on assiste à une
dénonciation croissante des abus de
pouvoir en Algérie coloniale. La compétition
électorale de la minorité française en est
souvent à l'origine. Mais l'attention du Parlement
et de la presse métropolitaine grandit pour transformer
ces affaires en «scandales algériens».
Ils donnent à voir un système politique et administratif
gangrené par la violence, le clientélisme
et la corruption qui sont nourris par l'abondance
des fonds publics dans une colonie de peuplement
boudée par le grand capital. Comme pratique
et représentation du pouvoir, l'abus est
alors facilité par le droit, la confusion du droit et
la défaillance des institutions de contrôle, dans
un contexte plus général de sous-administration.
Ces données sont parfaitement intégrées par les
agents de l'État et l'ensemble des administrés ;
elles développent un sentiment d'impunité, des
stratégies de participation ou de contournement,
propres à faire durer le système.
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