«Qu'est-ce que l'Abhumanisme ?»
Audiberti pose lui-même la question dans son
livre - et il y répond :
«C'est l'homme acceptant de perdre de vue
qu'il est le centre de l'univers. Et peut-être, aussi,
qu'il n'est pas le centre de l'univers.»
La définition, on le voit, est vaste. Surtout elle
témoigne d'une extrême tolérance.
Giordano Bruno, au XVIe siècle, fut un parfait
échantillon d'abhumanisme. «Il dévouait une identique
ardeur non seulement à chacun des arts,
mais à chacune des croyances qu'il pratiquait.
Par exemple, s'il révérait la grandeur, la valeur, la
beauté du dogme catholique, qu'il ne tentait en
aucune façon de réformer, il était en même temps
un panthéiste passionné. Mathématicien rationnel
professant dans les chaires les plus cotées de
l'Europe, Paris, Wittenberg, Oxford, il s'adonnait
avec non moins de succès à la poésie et à la comédie.
Dominicain de son métier, il allait faire
l'imprimeur à Genève, sous Calvin. On finit par le
brûler pour cause de fanatisme varié, multiple,
contradictoire et co-existant.»
L'Abhumanisme, tel que l'expose, l'illustre et le
défend Audiberti est donc une remise en question,
sous le signe de la méfiance, des diverses faces de
la pensée humaine. La guerre, la cuisine, l'amour
sont quelques-unes des données caractéristiques
que l'auteur convoque à l'appui de sa thèse.
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