Dans la philosophie antique, la vertu est un ensemble de quatre valeurs principales : le courage, la justice, la tempérance et la sagesse. En mettant face à face deux personnages, l’un chrétien, l’autre musulman, Antonio de Villegas démontre que tous deux possèdent ces qualités. (…) Puisant dans la pensée antique, Villegas tente d’établir un nouvel ordre, en dehors du champ religieux. (…) Dans cette optique, L’Abencérage (1565) est un texte subversif cas les valeurs qu’il promeut s’opposent de façon radicale au processus d’unification religieuse qui élimine la liberté de conscience. (isabelle Taillandier)
Ce délicieux récit, érigé en parangon du meilleur humanisme propose, au travers de la fiction, un exemple de relation entre individus professant des fois différentes mais qui, grâce au dialogue, posent sur l’échiquier un système de valeurs de portée universelle, basé sur une vertu permettant de maîtriser tout type d’affrontements, le tout dans un très grand respect de la liberté de l’autre. C’est seulement en suivant ce chemin, par le biais de la parole et de l’exemple personnel, qu’il est possible de restaurer l’harmonie entre les hommes, sans modifier violemment ou de quelque façon que ce soit leurs caractéristiques identitaires. C’est donc un texte idéaliste mais complètement engagé dans la réalité de son temps, un texte dans lequel on montre comment changer ce monde de dissensions et de différences à travers le seul chemin vraiment possible et durable : celui qui passe par la transformation du cœur de l’homme. (Eduardo Torres Corominas)
Illustrations de Louise Heugel
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