
Choisy : J'ai beau m'appeler
Choisy, je n'ai rien choisi du
tout ! Né garçon, élevé en fille,
voué à l'Eglise par mon rang de
troisième enfant, je ne vais pas
en plus me priver du plaisir de
vivre !
Montausier : Allez vous cacher
et faites-vous oublier. On vous
trouve fort mal comme cela !
Choisy : Votre réputation
d'intolérance n'est pas surfaite,
à ce que je vois.
Montausier : Le Roi n'est guère
enclin à admettre un
comportement comme le vôtre.
Sa Majesté a fermé les yeux
jusqu'ici mais s'il lui prend de
les rouvrir, malgré l'amitié que
vous porte son frère, vous serez
banni !
Choisy : Sa Majesté aime le
ballet et le travestissement. Je ne
fais que suivre modestement son
auguste exemple.
Montausier : Brisons là,
monsieur. Soit vous regagnez
votre abbaye et je n'entends plus
parler de vous, soit j'informe son
Altesse Royale de votre
conduite. Prenez cela comme un
conseil d'ami avant que ce ne
soit un ordre.
C'est une étrange chose qu'une
habitude d'enfance, il est impossible
de s'en défaire : ma mère, presqu'en
naissant, m'a accoutumé aux
habillements des femmes ; j'ai
continué de m'en servir. Tout le
monde y était trompé. Je jouissais du
plus grand plaisir qu'on puisse
goûter en cette vie., écrit François
Timoléon de Choisy dans ses
mémoires.
Abbé par obligation, homme par
nature et femme par goût, fuyant
Paris où il est empêché de vivre
comme il l'entend, Choisy s'installe
en province pour y vivre en
comtesse.
La noblesse locale, qui rêve de la
Cour du Roi, lui confie l'éducation
d'une jeune fille tout juste sortie du
couvent. Il "l'éduque" à des moeurs
que l'on ne peut qualifier de très
catholiques.
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