À la date symbolique du jour de l'An 1919, les lectrices
de La Vie féminine peuvent goûter cette formule : « Il
aura fallu la Grande Guerre pour que l'humanité prît
conscience de sa moitié. »
Les femmes de 14-18, privées d'un gros pourcentage
d'hommes, ont mené une guerre aussi, à l'arrière. Leur
guerre. Où elles ont amplement prouvé, et se sont prouvé
qu'elles étaient parfaitement capables de faire, elles
aussi, ce que les hommes faisaient, qu'elles pouvaient
être autonomes. Dans tous les domaines, les femmes
auront donné la mesure - pleine mesure - non seulement
de leur dévouement, mais de leurs capacités.
Quand l'histoire se déchaîne, le courage c'est aussi de
continuer à vivre comme si de rien n'était, à soigner
sous les bombes, à enseigner coûte que coûte, à semer
sans penser qu'il n'y aura pas forcément de récolte... La
vaillance passe aussi par l'endurance, et les exploits par
le sang-froid, sans étalage de bravoure.
En leur for intérieur, les femmes de 1919 savaient,
sentaient, qu'elles n'étaient plus celles d'avant 1914 !
L'émancipation de la femme, qui était déjà dans les
discours avant la guerre, s'est renforcée dans les esprits,
avec la démonstration concrète et quotidienne que ce
qu'elle réclamait était on ne peut plus légitime.
En plaçant les femmes de l'arrière-front sur le devant de
la scène, sous le feu des projecteurs, ces quatre années
cruciales leur ont attiré des regards nouveaux, et valu les
applaudissements. 14-18 les a sorties des coulisses. Et
c'est ainsi qu'elles ont acquis suffisamment d'assurance
pour vouloir continuer désormais à être actrices de leurs
vies, de la société et du monde.
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