C'est à travers l'idée de liberté que s'est comprise en Occident la faculté de choisir et de décider, c'est-à-dire de vouloir et d'agir. Au cœur de l'anthropologie que l'Europe a héritée du christianisme se trouve en effet l'affirmation de la liberté de notre volonté. En la déclarant infinie, Descartes en fait «ce qui nous rend semblables à Dieu et semble nous exempter de lui être sujets». Connue «sans preuve par la seule expérience que nous en avons», elle semble être de l'ordre de l'évidence. Toutefois, vouloir n'est pas toujours pouvoir ce que l'on veut. La volonté peut librement s'enchaîner, inversant, par l'assujettissement aux passions, le signe de son élan spontané vers l'accroissement de l'être voulant. Le présent livre analyse en détail ce paradoxe.
Il explore toute notre tradition philosophique, axée sur l'élucidation de la structure anthropologique de la volonté, pour en dégager les invariants, avec de brefs mais nécessaires aperçus comparatistes sur les traditions orientales, prises en compte en Europe notamment par Schopenhauer.
Réfléchir sur la volonté nous rappelle que le vivant conscient qu'est l'homme est foncièrement une structure ouverte, que sa complexité interne a vocation à s'unifier dans un acte de synthèse sans cesse réitéré. Il est remarquable de voir que les auteurs qui ont le mieux parlé de la volonté au XXe siècle, dépassant l'antinomie du déterminisme et de la liberté, ont tous, d'une façon ou d'une autre, affirmé que la volonté n'est pas libre : en s'alignant sur l'ordre ontologique, elle libère, elle est une force de libération.
Exploration fouillée, creusant les références et dégageant une continuité de sens, cet ouvrage sera de recours pour tous ceux qui souhaitent alimenter leur réflexion sur une notion fondamentale de la philosophie. Sa clarté pédagogique en fait un instrument indispensable dans la préparation aux concours.
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