La virginité féminine
Mythes, fantasmes, émancipation
En notre temps de sexualité triomphante, la virginité féminine semble avoir, en Occident, perdu toute signification et toute valeur. Pourtant, en milieu musulman, l'hyménoplastie progresse. Pourtant, les vierges consacrées « laïques » se multiplient discrètement parmi les chrétiens. Pourtant, le mouvement no sex prospère aux États-Unis. Survivances ou permanences ?
Pour les féministes, la virginité est une invention masculine, un fantasme masculin. Mais pourquoi les hommes ont-ils éprouvé le besoin de fantasmer sur un tel sujet depuis l'Antiquité ? Et pourquoi y renonceraient-ils de nos jours ? Et puis, comment oublier que, côté femmes, bon nombre de filles ont pendant les siècles chrétiens préservé leur virginité comme une forme de liberté, une source de pouvoir, exprimant grâce à elle leur part d'initiative et d'autonomie, leur « virilité » ?
Pour tenter de comprendre ces contradictions, le nouveau livre d'Yvonne Knibiehler interroge Pallas Athéna et la Vierge Marie, les houris d'Allah, Jeanne d'Arc et Thérèse d'Avila, les anatomistes, les théologiens, les anthropologues, sans oublier les filles d'aujourd'hui. Soeur aînée de la chasteté, la virginité symbolise une part de l'humain qui résiste à l'emprise de la sexualité. Cette résistance, les Grecs la confiaient déjà à des déesses, non à des dieux. La même question demeure, aujourd'hui encore : pourquoi ?
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