Des violences contre les idolâtres et les hérétiques ont jalonné l'histoire du christianisme et de l'islam. Elles ont été appelées et justifiées théologiquement par les plus hautes figures de ces religions, au nom des commandements des textes sacrés, de l'ordre de « brûler les idoles ».
Malgré les faits, malgré les déclarations des acteurs eux-mêmes, la responsabilité des textes sacrés reste encore aujourd'hui très largement contestée. La singularité des religions abrahamiques par rapport à la violence - leur « dieu jaloux » ordonnant de détruire les dieux d'autrui - est occultée. La violence ne serait qu'humaine. Les violences dites religieuses ne seraient que politiques. Il ne faudrait retenir des textes sacrés que l'esprit et non leur lettre. Il n'y aurait pas d'invariants en histoire. Quoi de commun d'ailleurs entre judaïsme, christianisme et islam ? Etc.
Face à une violence récurrente, une attitude de témoin responsable consisterait pourtant à écouter les témoignages, établir les faits, proposer un diagnostic, suggérer des remèdes, en vérifier l'efficacité.
Cet essai est le dernier d'une trilogie sur la violence monothéiste. Le premier, intitulé Guerres de religion et police de la pensée : une invention monothéiste ? visait à présenter les faits. Le second, intitulé A l'origine de la violence monothéiste, le dieu jaloux, partait à la recherche des mobiles, et suggérait une voie de solution. Ce dernier essai vise à recenser et discuter les différents éléments du débat.
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