La ville dite «ordinaire», partie qui échappe
aux plans d'urbanisme et aux grandes opérations
urbaines, constitue l'essentiel du tissu des villes
européennes. Jusque-là mésestimée, elle est
désormais un objet incontournable de la recherche
en morphologie urbaine. Produit d'une histoire
interstitielle, difficilement saisissable, elle reste
encore largement méconnue.
Pour contribuer à son décryptage, mettre au jour
les grands principes selon lesquels elle prend forme
et évolue dans le temps long, c'est dans l'histoire
lyonnaise, précisément celle de la rive gauche du
Rhône, que l'auteur a mené l'enquête. Là où, au
XVIIIe siècle, la puissante institution des Hospices
civils de Lyon possédait de vastes étendues de
terrains ponctuées de fermes, de guinguettes et
demarécages, dont le destin allait être de devenir
le deuxième centre de la ville.
Grâce à la richesse des archives de ces Hospices
civils, c'est de masses en îlots, de baux de location
en actes de vente, de règlements de bâti en projets
d'embellissement que l'on suit la progression de la
ville par-delà le Rhône sur près d'un siècle et demi.
Peu à peu, les maisons de pisé des bords du fleuve
disparaissent au profit d'immeubles cossus, des rues
et places se dessinent, des églises, des écoles, des
monuments s'érigent, de nouveaux modèles de bâti
se font jour.
Affleurent ainsi les grandes règles de fabrication
de la ville ordinaire, faisant de cette épopée urbaine,
outre le récit d'une destinée particulière, un précieux
apport méthodologique à l'histoire des formes
urbaines.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.