La ville noire
« Comprenez bien, le marché de la mort a toujours été très lucratif, chers amis. Préhistoire, histoire, hindouisme, bouddhisme, christianisme, islamisme, posthumanisme, et j'en passe : le cercueil, c'est rémunérateur. »
Tanger n'est pas une ville comme les autres. Située entre deux mondes, entre l'Afrique et l'Europe, elle semble également située à la charnière du réel et de l'irréel, du pays des vivants et de celui des morts, séparés par une étendue d'eau aux courants forts : le Détroit de Gibraltar. C'est sans doute cela qui a attiré un si grand nombre d'artistes, de William S. Burroughs à Jean Genet, en passant par les Rolling Stones.
Dans cette ville, à trois heures d'avion de Paris ou trente heures de paquebot de Marseille, le héros de ce roman étrange, à la limite du fantastique, se retrouve au célèbre palace tangérois, Le Minzah, avec vue sur la mer. Il y croise des personnages burlesques, à la fois drôles et inquiétants : Hubert le Nain, qu'il finira par tuer à coup de livre théologique, Admundsen l'homme de confiance en costume impeccable, et, surtout, l'insaisissable Mélinda, femme d'une beauté à couper le souffle qui va l'ensorceler et, de la manière la plus inattendue et révolutionnaire qui soit, lui faire retraverser le Détroit de Gibraltar, et lui redonner vie.
Car, nous oublions un détail, le héros est, clairement et simplement, mort.
Le voilà entré en pleine danse macabre, où Tanger est devenue la « Ville noire ».
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