La ville monumentale

Bordeaux

Patrimoine mondial

La ville monumentale

Ce livre est le troisième et dernier tome de la suite Bordeaux patrimoine mondial, dont les deux premiers, La fabrication de la ville (tome 1) et Habiter le patrimoine (tome 2) sont parus en 2012 et 2014.

Les trois livres proposent des points de vue différents, mais complémentaires, pour mieux connaître Bordeaux. Traitant de l'architecture et de la ville, ils s'appuient sur une mise en perspective des connaissances et analyses acquises depuis la fin du XIX^e siècle jusqu'aux recherches récentes, qu'il s'agit de mettre à la portée d'un public large en utilisant de nombreuses illustrations.

Dans les villes, les monuments sont les emblèmes du patrimoine et la signature la plus visible de leur identité. L'ouvrage traite de l'évolution de la notion de monument qui glisse au XIX^e siècle vers celle de « monument historique ». La parure monumentale d'une ville est l'expression des pouvoirs qui se sont succédés. Après la cathédrale ou le château, c'est l'État qui s'affirme avec ses équipements nouveaux, facultés, hôpitaux, tribunal... La période contemporaine traduit l'aura d'une grande métropole régionale avec de grands équipements culturels ou sportifs. La monumentalité sans monuments, par la construction d'ensembles architecturaux uniformes, est particulièrement bien représentée à Bordeaux, tandis que le désir de monumentalité touche de plus en plus au cours des siècles l'architecture privée pour aller jusqu'à inverser la lecture hiérarchisée de la ville, quand les immeubles d'habitation du XX^e siècle dominent de leur hauteur les équipements qui les accompagnent. À l'échelle des quartiers, les équipements de proximité de plus en plus nombreux constituent des points de repère auxquels s'ajoute à Bordeaux l'architecture du négoce parfois mise en scène de façon très ostentatoire.

Le monument se distingue des constructions ordinaires de façons différentes selon les périodes. Suivant l'évolution des écritures architecturales, il se modifie au cours du XX^e siècle, de l'usage d'un vocabulaire commun qui l'identifie vers des formalisations au contraire singulières et uniques, une « architecture d'auteur » qui répond aussi à l'évolution de la profession d'architecte.