La ville est triste
Cette série de nouvelles, extraites de deux recueils de Donald Barthelme, traite de la vie citadine, son rythme chaotique, ses terreurs et ses merveilles : un jeune homme est accablé par la double vision de son père pleurant dans son lit et se faisant écraser sous les roues d'un carrosse ; au « Musée Tolstoï », l'auteur s'ébahit devant l'iconographie délirante consacrée au comte Tolstoï et, habité d'une curieuse tristesse, comprend que ce qu'il a de mieux à faire, c'est de le relire ; un personnage tente l'escalade de la « Montagne de verre » qui se dresse au coin de la 13e Rue et de la Huitième Avenue...
Dans nos villes tristes, tout, de l'architecture à la culture, en passant par les médias et les mentalités, contribue au cauchemar kafkaïen, et cette angoisse qui suinte de la cité moderne ronge les rapports humains. Donald Barthelme est l'homme des détours, des surprises, des dérapages, et ses textes portés par un esprit caustique, une moquerie hautaine et légère, une tendresse ironique et un peu amère, laissent pantelants. Car la forme est aussi importante que le fond pour Donald Barthelme, et son style, d'une extraordinaire richesse, aborde des registres très différents, du dialogue au monologue intérieur, en passant par la description d'un pays imaginaire et l'écriture automatique des surréalistes.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.