La Villa Saint-Christophe, édifiée en bord de mer à la fin du XIXe siècle faisait partie de ces élégantes résidences d'été, propriétés de la bourgeoisie de l'époque.
Comme ses consoeurs elle n'a hélas pas résisté, lors du développement de Canet-Plage, à la gloutonnerie du marché immobilier. Une résidence de sept étages, Le Beaulieu, replace cette belle vi-lla qui a joué un rôle majeur dans une période noire de Canet-Plage.
Rien ne rappelle qu'en ces lieux des enfants victimes de la folie des hommes ont connu quelques jours de répit, petu-être de bonheur Que la Villa a été un des maillons de la chaîne qui a permis, en 1942, de sauver quelques enfants juifs.
Une poignée de travailleurs humanitaires Mennonites venus de Suisse et d'Amérique du Nord, secondés par des réfugiés espagnols et français, ont su adoucir cette souffrance enfantine inimaginable chez nous le nos jours.
Charlotte venue de Suisse, Loïs et Helen venues des Etats-Unis, Mary venue d'Irlande, Isidore, Augustin... venus d'Espagne, Yvonne du Nord de la France, témoins de cette tragédie, soixante dix ans après ont hélas disparu.
La Villa Saint-Christophe effacée et avec elle tout souvenir visuel, sauf quelques anciennes cartes postales (la documentation locale, presse comprise étant inexistante) il n'est donc possible de connaître cette histoire qu'au travers des documents, correspondances, journal de bord, rapports, qui ont été déposés aux Archives Mennonietes de Goshenn (Indiana) et apr les témoignages de quelques enfants survivants pour qui, comme nous l'a confié l'un d'eux, « cette période a eu une telle importance pour moi qu'elle reste toujours présente à mon esprit ».
La Villa Saint-Christophe
Maison de convalescence pour enfants des camps d'internement
« J'ai été réveillée par le bruit d'enfants heureux sous ma fenêtre, enfants qui chantent, qui jouent et qui courent sur la plage » (Loïs Gunden)
En 1941, Loïs Gunden et Helen Penner, deux jeunes Mennonites américaines, sont venues apporter leur aide aux enfants victimes de la guerre en Europe.
Elles nous font vivre jour après jour, pendant 14 mois, à travers leur journal, la vie à Canet-Plage, dans cette maison de convalescence, La Villa Saint-Christophe, qui accueille des enfants de réfugiés espagnols, juifs, allemands, dont les familles, pour la plupart, sont hébergées au camp de Rivesaltes. Elles vont essayer de faire sortir un maximum d'enfants du camps ; en effet ce sont eux qui souffrent le plus de ces terribles conditions de vie. A partir dumois d'août 1942, elles vont s'efforcer de cacher et de sauver les enfants juifs promis à la déportation et à la mort. Grace à ces documens où figurent des prénoms d'enfants et aux listes déposées aux archives Ménnonites de Goshen (U.S.A.), les auteurs on pu, au fil des pages, retrouver et replacer dans le temps, certains des enfants réfugiés à la Villa Saint-Christophe.
Simonne, Mireille et Eric, passionnés d'histoire locale, amoureux de Canet-Plage, lieu privilégié de leurs vacances familiales, nous dévoilent un par méconnu de son histoire.
Dans cet ouvrage, qui comporte de nombreuses photographies et documents d'archives découverts aux Etats Unis, ils ont désiré rendre un vibrant hommage à tous les bénévoles : Mennonites suisses et américains, réfugiés espagnols victimes de la guerre civile, hommes et femmes de bonne volonté de toutes nationalités, qui ont fait de la Villa Saint Christophe, de 1941 à 1943, un lieu privilégié d'accueil, de réconfort, de sauvetage, pour tous ces enfants déracinés, jetés dans des camps, innocentes victimes de la barbarie des hommes.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.