La Vieille Ville est le premier des drames grandioses que Liliane
a écrits. Bien qu'elle l'ait créé il y a un demi-siècle, l'architecture
des pièces qui fera sa réputation est déjà en place. Il fallait être
lesté d'un souffle particulier pour mener, de bout en bout, l'action
de quelques personnages enfermés dans la vieille ville de
Jérusalem - des Juifs y avaient été établis depuis toujours -
qu'assiège la Légion Arabe, en 1948. L'épisode du siège a une
valeur historique toute relative. L'essentiel est ailleurs : dans le
débat métaphysique qui remue les personnages, les dénude ou les
pousse dans leurs derniers retranchements.
Si le danger de la mort rôde, les protagonistes évaluent ou
calibrent leur liberté ou leur servitude, dans la sphère, complexe,
de l'identité de l'homme par rapport à son Créateur. On trouve
dans La Vieille Ville ce qui distingue le vaisseau d'Atlan : modestie
des personnages, autodérision et ironie qui sont des marques
d'émancipation, tendresse, générosité, désir de justice, thématique
de la sainteté.
Cette pièce est suivie de Le Maître des Eaux Amères, essai (sous forme
de narration) que Liliane Atlan nous offre comme réflexion sur son
théâtre.
L'édition de ce cycle a été confiée à Daniel Cohen, romancier et
essayiste, qui a pour projet de publier une biographie intellectuelle de
la dramaturge. Il signe la postface.
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