Elle a régné sur les âmes et sur les coeurs, la vieille, du temps de sa
triomphante jeunesse et de sa gloire. Tout, les êtres et les choses, n'était que
prospérité et délectable insouciance. Puis vint le temps... Le temps de la
vie, de l'adversité. Celle qui avait été la plus belle des belles, accablée sous
les coups d'un sort funeste et sanglant, ne fut plus que cette vieille,
condamnée à errer au milieu de la dévastation et à attendre, habitée d'espoir
et de rêves, la miraculeuse venue de celui qui pourrait faire revivre les
jours heureux. Tous autour d'elle, restent prostrés dans la même attente.
Les yeux tournés vers la magnificence passée dont ils continuent d'espérer
le retour, ils sont impuissants à s'arracher au rêve... C'est elle qui finalement
décidera, et guidera le geste par lequel les forces nouvelles capables
de féconder les futures moissons pourront enfin se libérer. Les dernières
lignes du roman laissent filtrer l'espoir...
Telle est la parabole proposée par Afnan El Qasem dans La Vieille. Ce
roman, aux accents tantôt de conte, tantôt de tragédie grecque, dit la malédiction
d'un peuple qui, tel un enfant trop choyé, continue de se laisser
tout entier encore bercer par les mirages d'une félicité révolue. Saura-t-il se
secouer de sa torpeur pour regarder en face les menaces du présent, et
prendre en mains la construction de son avenir ?
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