Délicieusement ironique et cruelle, l'histoire que nous raconte ce
roman aurait pu se dérouler en France, aux États-Unis, en Angleterre,
voire en Russie. C'est une histoire de tous les lieux mais aussi de tous
les temps. Ovide, Flaubert et Nabokov en ont fait la matière même
de leurs chefs-d'oeuvre et certains parmi nous - ô pauvres mortels,
inconscients protagonistes du grand théâtre du monde - la mettent
en scène au jour le jour.
Car la vie de couple - la vie d'un couple - est souvent ce récit sans
nationalité et sans âge où nous finissons tous par nous retrouver, comme
sur une photo de famille. Sergio Pitol nous demande de la regarder
en face et d'apprendre à en rire avec cette chronique vive, fluide et
brillante. Elle dépeint le portrait hilarant d'une Madame Bovary des
tropiques, Jacqueline Lobato, et de ses cinq vies aux côtés de son mari,
Nicolás. Raconter leur rencontre, leur ascension, leur chute est, en
principe, le but du narrateur de La vie conjugale. Pourtant, le roman
commence le jour où Jacqueline décide qu'elle serait plus épanouie
sans Nicolás et qu'il faut donc l'éliminer.
Voilà à quoi peut servir un amant - ou des amants. Hélas, les choses
ne sont jamais aussi simples dans la dure école de la vie conjugale.
Après avoir tant aimé son mari, Jacqueline va devoir apprendre à bien
le détester, en attendant de devenir une veuve riche et joyeuse.
Avec l'esprit étincelant qui le caractérise, Sergio Pitol se contente de
gratter légèrement la surface polie d'un couple ordinaire. Les frustrations,
les fantasmes, la jalousie et le temps font le reste.
Attention : dangereusement drôle, à ne pas mettre entre toutes les
mains.
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